Dégel

Avec le dégel,
le sol qui semblait si solide ne soutient plus les pas.
Les pieds s’enfoncent dans la boue.
Les champs, dans la vallée du fleuve,
se couvriront de mille fleurs,
ou seront emportés par la crue du printemps.
Il en est ainsi des révoltes populaires…

Centre

Le centre est le refuge de ceux qui ne veulent pas avouer
que le monde tel qu’il est, leur convient parfaitement.
De ceux qui recherchent un équilibre impossible
et finissent toujours par chuter lourdement.
Toujours à droite, le plus souvent vers l’arrière.

Vérité

La vérité est dans la vie, dans le mouvement.
Elle n’est qu’en petite part et de façon très morcelée dans les théories,
pas plus dans les discours qui se veulent objectifs.

Trace

On aimerait que la trace laissée
sur la nappe vierge et éclatante de la neige ne s’efface jamais.
Il suffira pourtant d’un autre randonneur pour la brouiller
et de la douceur du soleil de l’hiver pour la faire définitivement disparaître.

Sédiments

L’humanité aura disparu depuis longtemps,
lorsque, sous la poussée des continents,
émergeront les sédiments qui se déposent
aujourd’hui au fond des mers

Rebellion

La peur du nouveau qui bouleverse les habitudes ou l’ordre existant
peut être à la source du refus d’emprunter de nouveaux chemins.
Celui qui choisit la rébellion,
n’a pas peur de ces chemin lorsqu’ils mènent à la liberté.

Crouise po dneprou

C’était un temps  pas si lointain
Les ans n’avaient pas effacé
Le souvenir des heures sombres
Les lourds avions semaient toujours
Sur le Vietnam bombes et poison.
Notre bateau chargé d’images de colombes
Glissait sur l’eau paisible du grand fleuve.

Femmes et hommes, jeunes et vieux
Nous savions bien qu’il serait dur
De faire entendre que la raison
Pouvait gagner, devait gagner,
Sous nos  débats disant l’espoir.
Notre bateau chargé d’images de colombes
Glissait sur l’eau paisible du grand fleuve.

A chaque escale nous attendaient
Avec le pain avec le sel
Les beaux sourires et la gaieté
Des chants d’Ukraine. Puis les drapeaux
Disaient adieu depuis le quai
Notre bateau chargé d’images de colombes
Glissait sur l’eau paisible du grand fleuve.

Dans le soleil qui se couchait
Ombre chinoise ville inconnue
L’oiseau pressé  d’aller dormir 
Lance son chant et c’est la nuit
Et c’est ja paix. Qui aurait cru ?
Notre bateau chargé d’images de colombes
Glissait sur l’eau paisible du grand fleuve.

Qui aurait cru que ce pays
Ait pu oublier les leçons
Leçons si durement apprises
Qui aurait cru que ce pays 
Pouvait sombrer dans la folie.
Notre bateau chargé d’images de colombes
Glissait sur l’eau paisible du grand fleuve.
Un fleuve qui s’appelle le Dniepr
Monein, 13 mars 2022

Optimisme

L’optimisme qui conduit à une confiance béate dans l’avenir est aussi dangereux que le pessimisme qui mène à l’abandon.

Il faut être juste assez optimiste pour se persuader qu’il est possible d’agir sur son propre destin.