Les autres partis politiques.

25ème question. Quelle doit être l’attitude des communistes vis-à-vis des autres partis politiques ?
Réponse. Cette attitude sera différente selon les différents pays. En Angleterre, en France et en Belgique, où domine la bourgeoisie, les communistes ont,  pour le moment, des intérêts communs avec les différents partis démocratiques, intérêts d’autant plus grands que les démocrates se rapprochent davantage, dans les mesures socialistes qu’ils défendent maintenant partout, du but communiste. C’est à dire plus ils défendent nettement et fermement les intérêts du prolétariat, et plus ils s’appuient sur ce dernier. En Angleterre, par exemple, le mouvement chartiste, composé d’ouvriers, est beaucoup plus près des communistes que les petits-bourgeois démocrates ou les soi-disant radicaux.
En Amérique où la constitution démocratique a été introduite, les communistes devront s’allier au parti qui veut tourner cette constitution contre la bourgeoisie et l’utiliser dans l’intérêt du prolétariat, c’est à dire aux réformateurs nationaux agrariens.
En Suisse, les radicaux, quoique ils soient eux mêmes un parti très mêlé, sont cependant les seuls avec qui les communistes puissent marcher, et parmi ces radicaux, les plus avancés sont les Vaudois et les Genevois.
En Allemagne, enfin, la lutte décisive se prépare entre la bourgeoisie et la monarchie absolue. Mais comme les communistes ne peuvent compter sur une lutte décisive entre eux et la bourgeoisie, tant que celle-ci n’aura pas conquis le pouvoir, il est de l’intérêt des communistes d’aider la bourgeoisie à conquérir le plus rapidement le pouvoir, pour la renverser ensuite le plus rapidement possible. Par conséquent, les communistes doivent soutenir constamment les libéraux bourgeois contre les gouvernements absolutistes, tout en se gardant bien de partager les illusions des bourgeois et d’ajouter foi à leurs promesses séduisantes sur les conséquences bienheureuses qui résulteront pour le prolétariat de la victoire de la bourgeoisie. Les seuls avantages que la victoire de la bourgeoisie offrira aux communistes consisteront :
1° dans différentes concessions qui faciliteront aux communistes  la défense, la discussion et la propagande de leurs idées et, par là, la constitution du prolétariat en une classe fermement unie, prête à la lutte et bien organisée et
2° dans la certitude qu’à partir du jour où les gouvernements absolutistes seront tombés, la véritable lutte entre la bourgeoisie et le prolétariat commencera. A partir de ce jour là, la politique du parti communiste sera la même que dans tous les pays où règne déjà la bourgeoisie.

Communistes et socialistes

24ème question. – Comment les communistes se différencient-ils des socialistes ?
Réponse.  Les socialistes (proprement dits) se divisent en trois catégories.
La première est composée de partisans de la société féodale et patriarcale, qui a été détruite et est encore détruite tous les jours par la grande industrie, le commerce mondial et la société bourgeoise créée par l’une et par l’autre. Cette catégorie de socialistes tirent des maux de la société actuelle cette conclusion qu’il faut rétablir la société féodale et patriarcale. Toutes leurs propositions tendent, directement ou indirectement, à ce but. Cette catégorie de socialistes réactionnaires seront toujours, malgré leur soi-disant sympathie pour les ouvriers et les larmes qu’ils versent sur la misère du prolétariat, combattus énergiquement par les communistes, car :
1° ils se proposent un but impossible à réaliser ;
2° ils s’efforcent de rétablir la domination de l’aristocratie, des maîtres de corporation et des manufacturiers, avec leur suite de rois absolus ou féodaux, de fonctionnaires, de soldats et de prêtres, une société qui, certes, ne comporte pas les maux de la société actuelle, mais qui en comporte tout au moins autant, et présente même pas la perspective de la libération par le communisme des ouvriers opprimés ;
2° ils montrent leurs véritables buts chaque fois que le  prolétariat devient révolutionnaire et communiste, en s’alliant immédiatement avec la bourgeoisie contre le prolétariat.
La deuxième catégorie se compose de partisans de la société actuelle, auxquels les maux nécessairement provoqués par elle inspirent des craintes au sujet de maintien de cette société. Ils s’efforcent donc de maintenir la société actuelle, mais en supprimant les maux qui sont liés à elle. Dans ce but, les uns proposent de simples mesures de charité, les autres de grandioses réformes, qui, sous prétexte de réorganiser la société, n’ont d’autre but que le maintien des bases de la société actuelle, et, par conséquent, le maintien de cette société elle même. Les communistes devront également combattre avec énergie ces socialistes bourgeois, parce qu’ils travaillent en réalité pour les ennemis des communistes, et défendent la société que les communistes se proposent précisément de renverser.
La troisième catégorie, enfin, se compose des socialistes démocrates, qui sont prêts à soutenir par les mêmes moyens que les communistes une partie des mesures indiquées plus haut, non pas comme moyen de transition vers le communisme, mais comme moyen de supprimer la misère et les maux de la société actuelle. Ces socialistes démocrates, sont, soit des prolétaires qui ne sont pas suffisamment éclairés sur les conditions de la libération de leur classe, soit des représentants de la petite bourgeoisie, c’est à dire d’une classe qui, jusqu’à la conquête de la démocratie et la réalisation des mesures socialistes qui en résulteront, aura sous beaucoup de rapports, les mêmes intérêts que les prolétaires. C’est pourquoi les communistes s’entendront avec eux au moment de l’action et s’efforceront de mener avec eux une politique commune, dans la mesure toutefois où ces socialistes ne se mettront pas au service de la bourgeoisie au pouvoir et n’attaqueront pas les communistes. Il est clair que cette action commune n’exclut pas la discussion des divergences qui nous séparent d’eux.

Mumia Abu Jamal, la voix des sans voix.

MUMIA enfin opéré de la cataracte !

Communiqué des soutiens américains à Mumia Abu-Jamal :

Après une campagne de plusieurs mois, des milliers de pétitions signées en provenance du monde entier, une manifestation au siège de l’administration pénitentiaire de Pensylvanie en juillet et de nombreux appels téléphoniques au quotidien, Mumia Abu-Jamal a finalement, en dehors de la prison, été opéré de la cataracte à l’œil gauche le jeudi 29 août par un ophtalmologiste.

Au lendemain de l’examen, le médecin a déclaré que tout s’était bien passé et que Mumia s’émerveillait du résultat déjà obtenu. Il devrait subir une deuxième opération de la cataracte à l’œil droit dans environ un mois. Le pouvoir de la mobilisation est aussi évident que la vision de Mumia l’est maintenant.
Continuons le combat pour sa libération !

Pour en savoir plus sur Mumia consulter le site site Internet
 www.mumiabujamal.com 
Il est désormais accessible en plusieurs Langues

Communisme et religions.

23ème question. – Comment se comportera-t-elle vis à vis des religions existantes ?

Réponse. Est-il besoin d’une grande pénétration pour comprendre qu’avec les moyens d’existence des hommes, avec leurs relations sociales, leur existence sociale, se transforment également leurs représentations, leurs conceptions et leurs idées, en un mot, leur conscience ? Lorsque le monde antique fut à son déclin, les vieilles religions furent vaincues par la religion chrétienne. Lorsqu’au XVIIIème siècle, les idées chrétiennes cédèrent la place aux idées du progrès, la société féodale livra sa dernière bataille à la bourgeoisie, alors révolutionnaire. Les idées de liberté de conscience et de liberté religieuse ne firent que proclamer le règne de la libre concurrence dans le domaine de la connaissance. La Révolution communiste rompra radicalement avec les anciens rapports de propriété. Quoi d’étonnant, dès lors, qu’au cours de son développement, elle rompe de façon la plus radicale avec les idées traditionnelles ?

Les Nationalités

22ème question. – Comment l’organisation communiste se comportera-t-elle vis-à-vis des nationalités existantes ?
RéponseLes différences nationales et les antagonismes entre les peuples disparaissent de plus en plus avec le développement de la bourgeoisie, la liberté du commerce, le marché mondial, l’uniformité de la production industrielle et les conditions d’existence qui y correspondent. Le prolétariat au pouvoir les fera disparaître plus complètement encore. Son action commune dans les pays civilisés, tout au moins, est une des premières conditions de son émancipation. A fur et à mesure que l’exploitation de l’homme par l’homme disparaîtra, disparaîtra également l’exploitation d’une nation par une autre. Avec l’antagonisme des classes  à l’intérieur des nations disparaîtra l’hostilité des nations entre elles.

Et la famille ?

21ème question. – Quelles répercussions aura le régime communiste sur la famille ?
Réponse. Il transformera les rapports entre les sexes en rapports purement privés, ne concernant que les personnes qui y participent, et où la société n’a pas à intervenir. Cette transformation sera possible,, du moment qu’il supprimera la propriété privée, qu’il élèvera les enfants en commun et détruira ainsi les deux bases principales du mariage actuel, à savoir la dépendance de la femme vis-à-vis de l’homme et celle des enfants vis-à-vis des parents. C’est là qu’est la réponse à toutes le criailleries des moralistes bourgeois sur la communauté des femmes que veulent, paraît-il, introduire les communistes. La communauté des femmes est un rapport qui appartient uniquement à la société bourgeoise et qui est réalisée actuellement dans la prostitution. Mais la prostitution repose sur la propriété privée et disparaît avec elle.  Par conséquent, l’organisation communiste, loin d’introduire la communauté des femmes, la supprimera au contraire.

Conséquences…

20ème question. – Quelles seront les conséquences de la suppression de la propriété privée ?
Réponse. En enlevant aux capitalistes privés toutes les forces productives et tous les moyens de transport, ainsi que l’échange et la répartition des produits, en les administrant selon un plan établi en se basant sur les ressources et les besoins de la collectivité, la société supprimera tout d’abord toutes les conséquences néfastes qui sont encore liées à l’existence de la grande industrie. Les crises disparaissent ; la production étendue, qui est, en réalité, dans la société actuelle, une surproduction, et constitue une cause si importante de misère ne suffira plus aux besoins et devra être étendue encor davantage. Au lieu de créer de la misère, la production au delà des besoins de la société assurera la satisfaction des besoins de tous, et fera apparaître de nouveaux besoins, en même temps que les moyens de  les satisfaire. Elle sera la condition et la cause de nouveaux progrès qu’elle réalisera sans jeter, chaque fois, comme c’était le cas jusqu’ici, le trouble dans la société. La grande industrie, libérée du joug de la propriété, s’étendra dans de telles proportions que son extension actuelle apparaîtra aussi mesquine que la manufacture à côté de la grande industrie moderne. Le développement de l’industrie mettra à la disposition de la société une masse de produits suffisante pour satisfaire les besoins de tous. De même, l’agriculture qui, sous le régime de la propriété et du parcellement, ne pouvait profiter des améliorations déjà réalisées et des découvertes scientifiques, connaître un essor tout nouveau et mettre à la disposition de la société une quantité tout à fait suffisante de produits. Ainsi, la société fabriquera suffisamment de produits pour pouvoir organiser la répartition de façon à satisfaire les besoins de tous ses membres !1). La séparation de la société en différentes classes antagonistes sera rendue ainsi superflue. Elle deviendra non seulement superflue, mais encore incompatible avec le nouvel ordre social. L’existence des classes est provoquée par la division du travail. Dans la nouvelle société, la division du travail, sous ses anciennes formes, disparaitra complètement. Car, pour porter la production industrielle et agricole au niveau que nous avons dit, les moyens mécaniques et chimiques ne suffisent pas. Les capacités des hommes qui utilisent ces moyens devront être également développées dans la même proportion. De même que les paysans et les ouvriers de manufacture du siècle dernier modifièrent toute leur façon de vivre et devinrent même des hommes complètement différents après avoir été incorporés dans les grande industrie, de même la production en commun par l’ensemble de la collectivité et le nouveau développement de la production qui en résultera nécessiteront et créeront des hommes différents de ceux d’aujourd’hui, dont chacun est étroitement soumis à une branche particulière de la production, enchaîné à elle,  n’a développé , par conséquent, qu’une seule de ses facultés, au dépens des autres, et ne connaît qu’une branche ou même qu’une partie d’une branche de la production. Déjà, l’industrie actuelle a de moins en moins besoin de tels hommes. L’industrie exercée en commun, et suivant un plan, par l’ensemble de la collectivité, suppose des hommes dont les facultés sont développées dans tous les sens et qui sont en état de dominer tout le système de production. La division du travail, déjà minée par le progrès du machinisme, et qui fait de l’un un paysan et de l’autre un cordonnier, du troisième un ouvrier d’usine, du quatrième un spéculateur à la Bourse, disparaitra donc complètement. L’éducation fera traverser rapidement aux jeunes gens tout le système de production, elle les mettra en état de passer successivement de l’une à l’autre  des différentes branches de la production, d’après les besoins de la société ou leurs propres inclinations. Elle leur enlèvera, par conséquent, le caractère unilatéral que leur donne la division actuelle du travail. Ainsi, la société organisée sur la base communiste donnera à ses membres l’occasion d’occuper dans tous les sens leurs facultés développées d’une façon adéquate. Il en résulte que toute différence entre les classes disparaîtra également. De telle sorte que la société communiste, d’une part, est incompatible avec l’existence des classes, et, d’autre part, fournit elle même les moyens de supprimer ces différences de classes.
L’antagonisme entre la vile et la campagne disparaîtra également. L’exercice de l’agriculture et de l’industrie par les mêmes hommes, au lieu d’être fait par des classes différentes, est déjà, pour des raisons tout à fait matérielles, une condition nécessaire de l’organisation communiste. La dispersion de la population rurale à la campagne, à côté de la concentration de la population industrielle dans les villes, est un phénomène qui correspond à une étape de développement inférieur de l’agriculture et de l’industrie, un obstacle au progrès qui se fait sentir dès maintenant.
L’association générale de tous les membres de la société en vue de l’utilisation collective et rationnelle des forces productives, l’extension de la production dans des proportions telles qu’elle puisse satisfaire les besoins de tous, la suppression du système d’organisation social dans lequel les besoins des uns ne sont satisfaits qu’au dépens des autres, la suppression complète des classes et de leurs antagonismes, le développement complet des capacités de tous les membres de la société au moyen de la suppression de la division du travail, telle, du moins, qu’elle était réalisée jusqu’ici, au moyen de l’éducation basée sur le travail, du changement d’activité, de la participation de tous aux jouissances créées par tous, de la fusion entre la ville et la campagne, telles seront les principales conséquences de la suppression de la propriété privée.

(1) Nul doute que la notion de « besoin » doit être revisitée à la lueur des évolutions induites par les évolutions intervenues depuis l’écriture de ce texte.

Au-dessus de Musculdy

Accessible en voiture à partir du col d’Osquish, la chapelle St Antoine domine le village de Muskuldy.
A partir de ce dernier, un beau circuit permet d’accéder à cette chapelle.
Le retour par le sommet voisin d’Elaudi offre de belles perspectives sur les sommets souletins et la vallée de la Bidouze.

La chapelle St Antoine

Au cours de la balade, découverte de vieilles croix souletines naïves du XVIIè siècle.
On trouve ce type de croix en divers endroits de la Soule.

Vieille croix souletine

La révolution : où ?

19ème question. – Cette révolution se fera-t-elle dans un seul pays ?
Réponse. Non, la grande industrie en créant le marché mondial, a déjà rapproché si étroitement les uns des autres les peuples de la terre et, notamment les plus civilisés, que chaque peuple dépend étroitement de ce qui se passe chez les autres. Elle a, en outre,  unifié, dans tous les pays civilisés, le développement social à tel point que, dans tous ces pays, la bourgeoisie et le prolétariat sont devenus les deux classes les plus importantes de la société, et que l’antagonisme entre ces deux classes est devenu aujourd’hui l’antagonisme fondamental de la société. La Révolution communiste, par conséquent, ne sera pas une révolution purement nationale. Elle se produira en même temps dans tous les pays civilisés, c’est à dire tout au moins en Angleterre, en Amérique, en France et en Allemagne (1). Elle se développera dans chacun de ces pays, plus rapidement ou plus lentement, selon que l’un ou l’autre de ces pays possède une industrie plus développée, une plus grande richesse nationale et une masse plus considérable de forces productives. C’est pourquoi elle sera plus lente et plus difficile en Allemagne, plus rapide et plus facile en Angleterre. Elle exercera  également sur tous les autres pays du globe une répercussion considérable, et transformera complètement leur mode de développement. Elle sera une révolution mondiale et devra par conséquent avoir un terrain mondial.

N’oublions pas que ceci a été écrit en 1847, c’est-à-dire à une époque où la Russie était encore un pays purement agraire. (Note de l’éditeur)

Le cours de la révolution.

18ème question. – Quel cours prendra cette révolution ?
Réponse. Elle établira tout d’abord une constitution démocratique et, par là, directement ou indirectement, la domination politique du prolétariat. Directement, en Angleterre, où les prolétaires constituent déjà une majorité du peuple. Indirectement, en France et en Allemagne, où la majorité du peuple est composée non seulement de prolétaires, mais aussi de petits paysans et de petits bourgeois qui ne sont encore qu’en voie de prolétarisation, et dépendent en tout ce qui concerne leurs intérêts politiques, plus ou moins du prolétariat, et devront donc, par conséquent, se soumettre rapidement aux revendications de la classe ouvrière. Cela nécessitera peut-être une deuxième lutte, mais qui ne peut se terminer que par la victoire du prolétariat.
La démocratie ne serait d’aucune utilité pour le prolétariat, s’il ne l’utilisait pas immédiatement pour prendre des mesures comportant des atteintes directes à la propriété privée et assurant l’existence du prolétariat. Les plus importantes de ces mesures, telles qu’elles sont maintenant indiquées comme découlant nécessairement de la situation, sont les suivantes :
1° réduction de la propriété privée au moyen d’impôt progressifs, de forts impôts sur les successions, suppression du droit de succession en ligne collatérale (frères, neveux, etc., etc.), emprunts forcés, etc. ;
2° expropriation progressive des propriétaires fonciers, des industriels, des propriétaires de chemins de fer et armateurs, soit au moyen de la concurrence de l’industrie d’Etat, soit directement contre indemnité en assignats ;
3° confiscation des biens de tous les émigrés et rebelles à la majorité du peuple ;
4° organisation du travail ou occupation des ouvriers dans les domaines, les fabriques et ateliers nationaux, en supprimant la concurrence des ouvriers entre eux et en obligeant les industriels qui subsisteront encore à payer le même salaire élevé payé par l’Etat ;
5° Obligation au travail pour tous les membres de la société, jusqu’à la suppression de la propriété privée ; constitution d’armées industrielles, particulièrement pour l’agriculture ;
6° centralisation dans les mains de l’Etat du système du crédit et du commerce de l’argent, au moyen de la création d’une banque nationale, avec un capital d’Etat, et suppression de toutes les banques privées ;
7° multiplication des fabriques nationales, des ateliers de chemins de fer ; navire, défrichement de toutes les terres et amélioration des terres déjà cultivées au fur et à mesure de l’augmentation des capitaux et des forces ouvrières dont dispose le pays ;
8° éducation de tous les enfants, à partir du moment où ils peuvent être enlevés aux soins matériels, dans des institutions nationales et aux frais de la nation.  (Education et fabrication). (1)
9° construction de grands palais sur les domaines nationaux pour servir d’habitation à des communautés de citoyens occupés dans l’industrie ou l’agriculture, et unissant les avantages de la vie citadine à ceux de la vie à la campagne, sans avoir leurs inconvénients ;
10° destruction de toutes les habitations et quartiers insalubres et mal construits ;
11° droit de succession égal aux enfants légitimes et non légitimes ;
12° concentration de tous les moyens de transport dans les mains de l’Etat ;
Toutes ces mesures ne pourront naturellement pas être appliquée d’un seul coup. Mais chacune entraine nécessairement la suivante. Une fois accomplie la première atteinte radicale à la propriété privée, le prolétariat se verra obligé d’aller toujours de l’avant et de concentrer de plus en plus entre les mains de l’Etat tout le capital, l’agriculture et l’industrie, les transports et les échanges. C’est le but que poursuivent toutes ces mesures, et elles seront applicables  et obtiendront leur effet centralisateur au fur et à mesure de l’accroissement des forces productives du pays, réalisé grâce au travail du  prolétariat.
Enfin, quand tout le capital, toute la  production et tous les échanges seront concentrés dans les mains de l’Etat, la propriété privée tombera d’elle même, l’argent deviendra superflu et la production sera augmentée et les hommes seront transformés  tel point qu’on pourra également supprimer les derniers rapports de l’ancienne société.

(1) Les mots entre parenthèses semblent indiquer que l’auteur se proposait de développer ce point en montrant la nécessité d’appuyer tout le système d’éducation sur le travail (note du traducteur)